Sunday, January 07, 2007

Mon Nom est Shadow

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ADDED BY SHADOW AT : Friday, January 12, 2006 - 6:00 PM

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Un blog, un style
Nous poursuivons ici le débat que nous avons engagé depuis quelques temps déjà avec le post d'un apprenti sur cet article (que nous appelerons par la suite l'article) et la réponse qui est venue en retour de la part de son auteur. Cela n'a pas pour but de polémiquer, mais de débattre, car n'est-ce pas une des finalités pouruivies par ce blog ? Et puis d'ailleurs, est-ce que cela fait-il du mal à quelqu'un ? Non, surtout que les critiques émanent d'un idiot. En effet, selon un éminent économiste : les idiots sont ceux qui ont fait de l'économie qui, incapables d'avoir un minimum de réflexion personnelle, ne savent que réciter obstinément et aveuglément les théories apprises sur les bancs de l'université. Or, d'après son jugement d'économiste, dans un des textes de ce blog, il n'a vu aucun argument ou analyse personnel mais une suite ainsi qu'une superposition de citations d'auteurs divers. Il faut donc être le pire des idiots pour ne pas se rendre compte qu'aux yeux de cet économiste, il y a bien un idiot sur ce blog. Si ce jugement peut donner satisfaction à ceux qui le font, tant mieux pour eux. Il n'empêche que ce blog continuera, toujours dans le même style, à décortiquer en long et en large les textes que nous pouvons rencontrer un peu partout afin de faire progresser les réflexions. Mais avant tout, une mise en garde : ceux qui ne s'estiment pas idiots n'ont même pas à lire les idioties qui suivront, parce que finalement, y-a-t-il plus idiot qu'une personne qui s'intéresse à ce que fait un idiot ?
Il est écrit que les critiques émises par ce blog sur l'article ne contiennent aucun argument ou analyse personnel mais une suite ainsi qu'une superposition de citations d'auteurs divers. Quand nous avons dit qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qu'écrivent les économistes, cela ne signifie nullement que tous les propos des économistes sont sans intérêt et qu'il ne faut pas ni les croire ni les reprendre. Il faut être borné pour penser pareillement. Cette mise au point étant faite, il importe de souligner que les phrases d'auteurs évoquées ici entrent effectivement dans un processus d'argumentation. Discuter des sujets économiques ne devrait pas faire oublier que l'économie est une science. Au contraire. En tant que science, c'est un système d'interprétation. Cela signifie que les auteurs spécialisés dans ce domaine offrent des grilles de lecture et des instruments d'analyse des problèmes économiques. Pourquoi alors s'en priver quand le contexte le permet ? Il est peut-être nécessaire de dire que justement, les positions exprimées dans ce blog sont celles d'un apprenti économiste [1] que le besoin de regarder ce que font les maîtres de cette science s'est fait sentir afin d'éviter de parler d'anêries. Toutefois, jusqu'à preuve du contraire de la part de ceux qui critiquent le recours aux auteurs divers, les apports de ces derniers, lorsqu'ils sont cités sur ce blog, ne sont ni contradictoires entre eux, ni en contradiction avec les idées soutenues dans ce blog et encore moins sans aucune relation avec les sujets évoqués. Cela signifie que dans le travail d'argumentation qui se base sur des auteurs spécialisés dans cette science, il y a eu un minimum de discernement pour sélectionner quels points de vue d'un auteur fallait-il citer. Cela signifie aussi que l'utilisation des citations a été réflechie afin d'avoir une pertinence eu égard du contexte dans lequel elles sont appelées à s'insérer.
Mais le recours aux auteurs renommés, aux sources officielles, ... relève également d'une volonté d'honnêteté intellectuelle et de respect des principes académiques. Prenons une illustration simple : la métaphore de Niehans [1984, p. 287]. Si cette explication (donnée dans un but pédagogique) a été formulée sans que le nom de Niehans soit cité, franchement, combien de gens qui viennent sur ce blog auraient su que la métaphore est de cet auteur ? Pas beaucoup, fort probablement. Mais, nous avons tenu à citer son nom car nous respectons un minimum d'honnêteté intellectuelle. De même, quand un travail donne des chiffres, annonce des faits, ... il est primordial de citer quelles sont les sources. Il est déplorable que quelqu'un qui dit avoir fréquenté une université et une grande école jusqu'à un certain niveau, oublie cette règle élémentaire dans la production de tout travail intellectuel. C'est bien beau d'écrire : Reprenez vos journaux de l'époque [L'article, p. 4], mais c'est ridicule comme démarche. Pour un intellectuel qui se respecte, la citation des sources se fait de manière précise : nom de l'auteur, titre de la publication, titre de l'article, numéro, volume, lieu et date de publication, ... De plus, les articles de quotidiens, même s'ils peuvent avoir leur importance, figurent au bas de l'échelle comme sources d'un travail intellectuel.
Par ailleurs, quand un raisonnement est établi, il est nécessaire de bien spécifier sur quoi il se base. Par exemple, quand nous lisons : Quand on dévalue de 100%, le pouvoir d’achat de toute la population (salariés ou non) est amputé au minimum de 50%, il en reste donc 50% ; nous sommes dubitatif. Mais sur quelle base annonce-t-il donc une telle affirmation ? Sur des tests économétriques effectués par ses soins ? Sur des enquêtes auprès des ménages pour évaluer leur pouvoir d'achat ? Sur des études faites par des spécialistes ? Sur des rapports officiels ? Non, rien de tout cela. Cela signifie qu'une telle affirmation ne peut être que gratuite et sans aucune crédibilité et peut-être considérée comme le fruit de pure imagination de l'esprit comme ces discussions entre copains dans un bar quand l'alcool commence à faire son effet. Par contre, ceux qui suivent les textes de ce blog auront remarqué que dans pratiquement tous les cas, les références des sources des données, des faits, ... évoquées dans ce blog sont bien précises. Au moins dans la phrase comme quoi : nous ne nous référons pas aux mêmes valeurs, il y a une part de vérité. Le respect des travaux des autres, le respect des lecteurs qui veulent des sources crédibles figurent au premier rang des principes que ce blog tâche de suivre dans presque tous les posts.
La dévaluation (encore ?)
A la suite des critiques sur ce blog (sur la base de données de 1996-2005) comme quoi l'article fait une erreur d'appréciation quant aux données avancées, nous avons eu pour réponse que ces propos déforment et manipulent les données. En effet selon la réponse, la dénonciation du côté abérrant de la dévaluation dans des conditions où les recettes en devises étaient constituées à plus de 80% de produits de rente, concerne la première dévaluation ; la période de référence de la démonstration d'une dévaluation "caisse de stabilisation bis" concerne la période 1986-1992. Et bien nous repliquons : n'y-a-t-il pas d'arguments plus solides autres que d'accuser l'auteur de ce blog pratiquement de mauvaise foi ? Quand nous relisons l'article, la démonstration d'une dévaluation "caisse de stabilisation bis" s'étale de la page 3 à la page 5. La phrase incriminée dans ce blog, concernant l'abérration économique de la dévaluation est apparue à la 5ème page, quasiment à la fin de la démonstration. Dans ce passage précis, il n'y a aucune référence à la période 1986-1992. En fait, l'auteur de l'article évoque cette période 1986-1992 au tout début de sa démonstration d'une dévaluation caisse de stabilisation bis. Cela signifie que si effectivement sa phrase sur l'abérration de la dévaluation [L'article, p. 5] est en relation avec la période 1986-1992 annoncée au début du raisonnement [L'article, p. 3], toute la démonstration qui se trouve tout au long de la page 3 à la page 5 cadre avec cette période de référence 1986-1992. Pourtant cela n'est pas le cas, l'auteur parle par exemple du Marché Interbancaire de Devises (M.I.D.) dans son article. Faisons remarquer au passage que pour quelqu'un qui dit se basant sur les réalités et non sur des connaissances livresques, la méconnaissance de ces réalités est trop flagrante. D'abord, nous avons déjà précisé que le M.I.D. ne s'appelle pas Marché International de Devises [L'article, p. 3], ensuite, ce marché n'a jamais succédé à un flottement appliqué de manière informelle. Mais ce ne sont pas ces points de détails qui sont les plus ridicules dans l'article.
Si son auteur voulait prendre comme période de référence de son raisonnement les années 1986-1992, pourquoi parle-t-il dans ce raisonnement, d'un marché (le M.I.D.) et d'un système (le flottement) qui n'ont vu le jour à Madagascar qu'en 1994. Il y a une incohérence là. De plus, l'économiste décrie non seulement la première dévaluation (d'ailleurs, c'était quand la première dévaluation : [2]), mais également celles intervenues entre 1986-1992 et surtout celles jusqu'en 2006 (si nous acceptons une seule seconde l'idée que ce qui se passe avec la dépréciation de la monnaie est une dévaluation qui ne dit pas nom). L'auteur avance même que la dévaluation est plus forte après 1992 au vu des chiffres qu'il donne (540% jusqu'en 1992 et 4,250% jusqu'en 2006). Ce n'est qu'à la fin du raisonnement que l'économiste dit que la dévaluation est économiquement abérrante car les recettes en devises sont constituées à plus de 80% de produits de rente. Si ce passage concerne uniquement la période 1986-1992 évoquée au tout début, pourquoi il ne le précise pas clairement dans ce passage en gras, alors qu'il parle entre-temps d'autres périodes ? Est-ce que c'est de la faute des lecteurs si les lecteurs sont induits en erreur par cette façon d'écrire un peu brouillonne ? La raison n'est-elle pas que la manipulation des chiffres se trouve plutôt dans la justification de la phrase de la page 5 en la reliant avec la période 1986-1992 ? Mais même s'il n'y a aucune manipulation sur ce plan, n'avons-nous pas la preuve d'une parfaite incohérence de raisonnement ? Une question qui se pose est celle-ci : comme l'abérration de la dévaluation concerne une époque lointaine (il y a plus de 10 ans déjà) avec des recettes en devises constituées à plus de 80% de produits de rente, actuellement cette proportion est tombée à moins de 20%, peut-il encore être dit que la dévaluation est abérrante ? Maintenant, pour mettre un terme définitif à cette guerre d'interprétation, il faut savoir que les recettes en devises n'étaient pas constituées à plus de 80% par les exportations de produits de rente même durant la période 1986-1992. En 1984, les exportations de produits de rente (café, vanille, girofle) représentaient environ 70% des recettes d'exportation [Olivier Ramahatra : 1984, p. 200]. Et par rapport aux recettes en devises, la proportion diminue encore plus (en dessous des 70%). Même si ce taux est élevé, le taux de 80% avancé par l'économiste est exagéremment gonflé, et en tout cas, différents des vrais chiffres (différence d'environ 15%). Est-ce par manque de recoupements, par ignorance des réalités ou par volonté de manipulation ?
A propos de l'obligation de constitution de réserves de change, l'économiste fait référence à son article, notamment un passage de la page 4 : la Banque Centrale d'un pays à monnaie non convertible, n'a aucune obligation ni légale ni contractuelle ni d'aucune autre nature , de se constituer contrepartie en dernier ressort aux fins de satisfaire une demande formulée par un tiers (Investisseurs, particuliers, importateurs, etc.) d'échanger de la monnaie locale contre une devise étrangère. Ce qui n'est pas le cas d'un pays à monnaie convertible, qui à défaut de ne pouvoir faire face à une telle obligation liée à la convertibilité, verrait sa monnaie subir une dévaluation technique. C'est bien pour cela que le Brésil et l’Argentine, dont les monnaies ne sont pas convertibles, ont pu en 1994, et ce pratiquement du jour au lendemain, aligner leurs monnaies respectives sur le Dollar américain. Et là, nous avons envie de demander : c'est une plaisanterie ou quoi ? Et franchement, il croit en ce qu'il écrit là ? Remarquons encore une fois que dans ce passage, nous voyons un mélange de genre où il est évoqué pêle-mêle : les notions de prêteur en dernier ressort, de risque-systémique, de risque de change, ... Mais surtout, pour lui expliquer qu'il se trompe complètement, il est conseillé à cet économiste de se renseigner sur les dispositions et les pratiques concernant le système bancaire malgache, la Banque Centrale, le système de change, ... bref de voir réellement les "berges" des réalités qu'il vante tant. Il lui est vivement conseillé de lire une étude du Centre d'Etudes Economiques de l'Université d'Antananarivo [C.E.E. : 2000] qui développe très bien ces contraintes d'obligation de constitution de réserves de change dans le rôle de la Banque Centrale de Madagascar : en parlant des conflits entre objectifs internes et objectifs externes de la politique monétaire et de la multiplicité des cibles de cette dernière. Cette étude est l'une des plus pointues, des plus riches et des plus précises réalisées au cours de ces 20 dernières années dans le domaine macroéconomique à Madagascar. Elle a été réalisée par les meilleurs spécialistes Malgaches de la question macroéconomique en général et de l'économie monétaire en particulier avec la collaboration de spécialistes venant d'autres cieux notamment ceux du J.F.K. School of Government de Harvard. Mais en parlant des contraintes de constitution de réserves, peut-être que ces spécialistes à Madagascar qui ont travaillé sur tous les documents qui puissent être réunis sur le système financier à Madagascar, qui ont rassemblé des données les plus exhaustives possibles, qui ont travaillé avec les praticiens de ce milieu, se trompent-ils également aux yeux de cet économiste ?
Mais ce qui est le plus drôle, c'est la référence aux cas du Brésil et de l'Argentine (la même démarche est adoptée dans l'interview accordée à La Sobika) pour justifier l'absence de contraintes sur la politique monétaire (en termes de constitution de réserves de devises, ...). Développons juste le cas du Brésil. Les seules choses de vraies dans ce que dit notre économiste est qu'effectivement, dans le cadre du Plan Réal, une réévaluation de la monnaie brésilienne a été effectuée et que le Plan Réal a permis d'attenuer l'inflation. Toutefois, tous les points forts de ce Plan Réal ne sont pas expliqués par notre économiste : est-ce par méconnaissance des réalités ou par volonté de masquer des réalités qui ne coïncident pas avec ses opinions ? Le Plan Réal ne se résume pas à une politique de réévaluation. Et la baisse de l'inflation n'est pas due à la seule réévaluation. Lorsque Fernando Cardoso (le Ministre de l'Economie de l'époque au Brésil) a lancé le Plan Réal mi-1993, il l'articule autour de trois étapes : d'abord, la lutte contre le déficit pour un rétablissement de l'équilibre budgétaire grâce à d'importantes réformes fiscales et de meilleures allocations des dépenses (tiens, ce détail important a été omis et ne coïncide pas avec les points de vue de l'économiste qui prône avant tout un déficit) qui ont commencé en décembre 1993. Ensuite, est venue une réforme monétaire (mars 1994) avec l'introduction de l'Unité Référencée de Valeur - Urv. Cette deuxième étape s'est effectuée encore avec l'ancienne monnaie (le cruzado). Dans cette deuxième étape, la Banque Centrale du Brésil stipule comme référence de change : 1 dollar = 1 unité réelle de valeur (Urv). Enfin, la troisième étape a débuté en juillet 1994 avec l'introduction d'une nouvelle monnaie : le réal et la définition d'un nouveau régime monétaire : 1 réal = 2,750 cruzeiros reales. Là, nous retrouvons l'aspect réévaluation, car l'ancrage nominal souple de la monnaie brésilienne décidé par les autorités gouvernementales met en place un taux d'ancrage nominal de 0.90 reales = 1 dollar. Par contre, il y a une deuxième grosse omission de notre économiste : dès mars 1995 ( même pas un an après), une dévaluation de 7% a été appliquée. Et une autre dévaluation de 6.5% est intervenue en juin 1995. Ces enchaînements de réévaluation-dévaluation ont été décidées dans le cadre du Plan Réal pour trouver le bon arbitrage en termes d'inflation, de balance commerciale, de croissance, ... Pourquoi notre économiste n'a-t-il parlé que de la seule réévaluation ? Mais surtout, dans le nouveau régime monétaire, notre économiste n'évoque pas les mesures de contrôles de la masse monétaire à savoir le non dépassement de 20% de la somme des réserves internationales. La discipline monétaire imposée par le Plan Réal implique bel et bien donc la constitution de réserves internationales contrairement aux imaginations de notre économiste. Tout cela, ce sont des faits s'appuiant sur des sources solides [Célia Himmelfarb : 1997 ; Carlos Quenan : 1996 ; Soraia Tandel : 2000 ; ...] et ne font pas appel aux vagues souvenirs des gens.
Le financement de l'économie (encore ?)
Parlons maintenant de la réponse de l'économiste (Là vous perdez en crédibilité en ne mentionnant aucune référence car connaissez-vous beaucoup de pays qui n'aient pas des déficits publics de manière récurrente ?) à propos de la critique sur ce blog quant à son idée de budgets quinquenaux. Cette réponse contient plusieurs points à commenter. Mais d'abord, il est étonnant que l'économiste parle de référence. N'a-t-il donc pas compris que le premier paragraphe du point 2 sur le financement de l'économie dans le cadre du post critiquant son article est juste une traduction de son idée ? C'est-à-dire une explication du mécanisme d'augmentation des recettes fiscales qu'engendre la croissance, ce qui revient à dire une explication de la résorption dans le temps du déficit. Alors de quelle référence veut-il parler ? Cette parenthèse étant fermée, évoquons cette idée de budgets quinquenaux. Déjà, il convient de dire qu'une telle idée n'a rien d'originale. Cela fait des années et des années que les finances publiques essaient de mettre en oeuvre le principe de budgets sur plusieurs années. Signalons par exemple que les Programmes d'Investissements Publics - P.I.P. suivent une programmation pluriannuelle glissante. La mise en place des Cadres de Dépenses à Moyen Terme - C.D.M.T. (qui contribuent avec le concept de Budgets Programmes aux fondements des nouveaux dispositifs de gestion budgétaire) est une programmation budgétaire pluriannuelle. Ce qui s'est fait avec le Poverty Reduction Strategy Paper - P.R.S.P. (ou Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté - D.S.R.P.) 2003-2006 est une programmation pluriannuelle des politiques publiques. Ce qui est en train de se faire avec le Madagascar Action Plan - M.A.P. 2007-2012 est également une programmation pluriannuelle des politiques publiques. De plus, suggérer quelque chose qui est déjà pratiquée, mais sans penser (par ignorance des réalités ?) comment remedier aux difficultés de mise en oeuvre de cette proposition n'a strictement aucun intérêt. En effet, il faut savoir que la conception et l'implémentation de plans pluriannuels relèvent d'un immense défi technique. Soulignons entre autres que le problème de lissage du profil de l'investissement public dans le P.I.P. soulevé par plusieurs études depuis des années du Projet Madio - Appui à la réflexion macroéconomique [cf. par exemple Mireille Razafindrakoto, François Roubaud : 1999] reste encore d'actualité. Dans un des posts de ce blog, nous avons également montré que les objectifs de croissance ont des difficultés énormes à se réaliser : sur la période 2003-2006, la croissance n'a été que 4.83% en moyenne annuelle contre un objectif de 9.3%.
Ensuite, l'économiste argumente en insistant que l'essentiel, ce n'est pas le déficit sur une ou deux années, mais l'équilibre sur les cinq ans : il faut se donner les possibilités d'anticiper les retombées de la croissance à court et moyen terme en « acceptant » des déficits les 2 ou 3 premières années et assurer un équilibre budgétaire sur l'ensemble des 5 années du plan. Toujours dans cet ordre d'idée, notre économiste fait le parallèle avec la situation des entreprises privées (Mais peut-être ignorez-vous que même les Entreprises en difficulté peuvent prévoir des plans de redressement pluriannuels avec des prévisions de « pertes » les 1ères années). Un tel rapprochement est des plus ridicules comme raisonnement. La situation des finances publiques ne peut pas être comparée à celle de la finance d'une entreprise. Les relations qu'entretiennent les finances publiques avec le reste du système économique sont sans aucune mesure avec celles entre une entreprise privée et le système économique. Quand une entreprise élabore un plan de redressement, elle peut effectivement prévoir des périodes de pertes qui seront rattrapées par la suite. Ce plan n'affecte que cette seule entreprise. Par contre, quand l'Etat a des problèmes budgétaires, il peut recourir par exemple au financement monétaire pour y faire face, ce qui ne peut qu'engendrer une inflation. Mais cette éventualité a été écartée par l'auteur de l'article donc, nous pouvons laisser cette option de côté. Comme nous l'avons dit, la solution la plus facile et la moins onereuse en termes d'inflation est le recours aux Bons du Trésor par Adjudication - B.T.A. émis par le Trésor. Et d'ailleurs, cette option est la plus utilisée par la Direction Générale du Trésor - D.G.T. pratiquement depuis une décennie. En effet, la tendance des pratiques B.T.A. [3] présente des caractéristiques presques semblables à celle des soldes des Opérations Globales du Trésor - O.G.T. [cf. données de la D.G.T. / Service des Etudes]. Pourtant, il semble que notre économiste n'a pas du tout compris que ces B.T.A. provoquent des dégâts manifestes sur l'économie. Les théoriciens qualifient ces dégâts d'effet d'éviction : des effets pervers des interventions de l'Etat sur le marché financier à travers l'éviction des dépenses privées par les dépenses publiques. Ces effets d'éviction peuvent prendre plusieurs formes. Mais ce qui se constate le plus souvent à Madagascar est un effet sur les quantités : l'augmentation de la demande de capitaux par l'Etat pour financer ses dépenses par emprunt réduit l'offre de fonds prêtables. Les banques de dépôts, lorsqu'elles disposent d'un certain niveau de liquidités préfèrent utiliser ces fonds dans les souscriptions aux B.T.A. au lieu de financer des projets soumis par les entreprises. Quand le bilan des banques est constitué à plus de la moitié par les activités de trésorerie (avec les B.T.A.) et que les activités de crédits n'atteignent pas la moitié de ce bilan [D.G.E. : 2004], les dégâts des B.T.A. sont plus qu'importants : les banques ne jouent plus le rôle qu'elles devraient assumer en premier dans l'économie. Depuis un certain temps, il est vrai que les B.T.A. n'attirent plus uniquement les banques : la part de ces dernières dans les souscriptions est passée de 67.8% en 1998 (un an après l'arrivée des agents non bancaires sur le marché des B.T.A.) à environ 50% (47.2% au troisième trimestre 2006). Néanmoins, l'effet d'eviction n'a pas disparu pour autant. La souscription des agents non bancaires aux B.T.A. est rendue possible avec la transformation d'une partie des Dépôts A Terme - D.A.T. dans le système bancaire. Ainsi, ces D.A.T. ont vu leur part diminuer de façon importante en passant de 8.8% de la masse monétaire M3 en 1998 à 3.9% en 2005. Et encore, l'année 2005 est assez exceptionnelle car de 1998 à 2004, la part des D.A.T. n'a cessé de diminuer (2.5% en 2004) et la proportion de 3.9% en 2005 est dûe à une hausse exceptionnelle des dépôts des entreprises privées. Cette diminution relative des D.A.T. affaiblit les capacités de prêts des banques dans leurs activités de crédits. En d'autres termes, les problèmes de déficit des finances publiques, lorsqu'ils sont traités avec l'émission de B.T.A. provoque un effet d'éviction avec une diminution des capacités de prêts des banques de second rang (du fait de leur engouement pour les B.T.A. ou à cause de la baisse relative des D.A.T. des agents économiques). Penser qu'un déficit même temporaire n'a pas d'effet négatif sur l'économie relève d'une véritable ignorance de ces réalités bien concrètes.
Toujours à propos du financement de l'économie, l'auteur de l'article s'insurge parce qu'il estime que le post de ce blog lui prête des idées des plus condamnables (Là vous montrez vos limites d'analyse car vous n'avez plus comme seul moyen pour « exister » que de me prêter des idées des plus condamnables, pour vous réserver ensuite le beau rôle en versant dans la critique facile). Ce passage est le plus hilarant de la réponse de l'économiste. Mais où diable voit-il une mauvaise intention de lui prêter une idée des plus condamnables ? Reprenons ce qui a été dit sur ce blog. Dans son article, l'auteur avance qu' : il est impératif et urgent de faire une pause sur les privatisations et remédier au désengagement de l’Etat du secteur bancaire [p. 12]. Excusez du peu mais le sens de cette phrase qui vient le plus naturellement à l'esprit est que pour cet économiste, il faut soit renationaliser les banques, soit mettre en place une ou des banque(s) nationale(s). Ce blog a donc essayé de voir quelles sont motivations d'une telle politique (mise en place d'une banque nationale) : et bien c'est l'idée qu'une banque nationale doit suppléer aux insuffisances des banques privées en termes de financement des activités des entreprises. Autrement dit, la justification d'une banque nationale est qu'elle doit accorder plus de crédits, vu que les banques privées ne le font pas assez. Ce sont les interprétations faites sur ce blog sur la phrase de l'économiste. Il n'y a rien de repréhensible, moralement parlant, dans cette idée de mettre en place une banque publique. Il n'y a rien de condamnable, éthiquement parlant, dans l'idée qu'une banque publique a une vocation à octroyer plus de crédits qu'une banque privée. Il n'y a rien d'illégal, juridiquement parlant, à ce qu'un Etat ait l'intention de monter sa propre banque. Pourquoi alors cet économiste s'insurge si ce blog interprête ses propos dans ces sens là ? Pourquoi il se fâche alors que ces idées sont mêmes des plus nobles ?
Par contre, ce n'est pas parce que ces idées sont moralement clean qu'elles sont forcément de bonnes idées sur le plan économique. C'est ce qui a été dit sur ce blog : attention, il y a plus de risques que d'avantages. D'abord, la facilitation des crédits (faibles taux, voire taux zéro surtout avec cette idée de prêts bonifiés) signifie que même les projets à faibles rendements peuvent bénéficier des fonds de ces banques. Les conditions d'octrois de crédits ne se basent plus sur les taux de rendements financiers des projets. Cela ne signifie pas que les conditions deviennent louches et immorales. Un projet à faible rendement peut bien présenter toutes les garanties de transparence, de bonnes moralités, de bonnes intentions possibles. Mais malgré le fait que les promoteurs de ces projets à faibles rendements soient animés de la meilleure des intentions possibles, cela n'enlève en rien au fait que leurs projets sont mauvais, financièrement parlant. Même si ces promoteurs sont animés de la meilleure des volontés pour rembourser leurs emprunts bancaires, le retour des investissements n'est pas évident vu la sous-robustesse financière de leurs projets. Et quand les difficultés de remboursement sont constatées, en dépit des bonnes intentions des uns et des autres (banquiers comme entreprises), cela a comme conséquence la transformation des crédits en Crédits Douteuses, Litigieuses et Contentieuses - C.D.L.C. au niveau de la comptabilité des banques. Et quand ces C.D.L.C. augmentent, alors les capacités de prêts des banques en sont affectées et diminuent. Voilà ce qui s'est passé lors de la période de dualisme du système bancaire malgache (avec la coexistence de banques privées et de banques publiques) où les conditions de prêts des banques publiques ont été plus faciles (en termes de taux, ...) que les les conditions des banques privées. Les C.D.L.C. ont été nettement plus importants dans les banques publiques (13.4% des crédits totaux en 1998) que dans les banques privées (2% des crédits totaux en 1998). Les prêts des banques privées ont été nettement plus dynamiques (23.5% de croissance en 1998) que les prêts octroyés par les banques publiques (une baisse de 12.8% en 1998). Ce sont ces risques qui ont été mis en avant sur ce blog, indépendamment des desseins moraux de chacun. Et même si l'économiste pense qu'il ne faut pas forcément une banque publique, mais que l'essentiel c'est que l'Etat intervient à travers des taux bonifiés (une intervention de l'Etat se traduirait entres autres par des prêts bonifiés voire des prêts à taux zéro), le raisonnement reste plus que valable. Cela signifiera toujours que les projets à faibles rendements pourront passer. D'où les enchaînements évoqués ci-dessous : risque d'explosion des C.D.L.C. dans le temps, impacts négatifs sur les capacités de prêts des banques. Pire, dire que l'Etat va bonifier les taux suppose des dépenses publiques supplémentaires, ce qui nous ramène à la question de déficit évoqué précédemment.
Enfin, pour terminer
Il y a une drôle de façon d'interpréter chez cet économiste, c'est le moins qui puisse être dit. Par exemple, quand il parle de contradictions (Vous affirmez ensuite que « l'économie est une science en évolution » ; pourquoi vous référer alors à des théories d'il y a 50 voire 80 ans ?). N'a-t-il donc pas vu que dans ce paragraphe, il a également été écrit que : L'économie est aussi une science cumulative. Ainsi, est-il important de tenir compte des avancées des recherches des uns et des autres pour pouvoir progresser. Tenir compte des avancées les plus récentes de la science ne signifie pas qu'il faut jeter tout ce que cette science nous a appris dans le passé sauf contradictions manifestes. Il se trouve que quand Gustave Cassel a par exemple été cité ici, aucun autre point de vue contradictoire à celui de Cassel n'a été soutenu sur ce blog. Le regard sur le passé, apparemment, c'est une mauvaise chose pour notre économiste (Mais en définitive nous ne nous référons pas aux mêmes valeurs : vous vous référez au passé, moi je regarde l’avenir). Et pourtant, la méconnaissance du passé est justement ce qui empêche de progresser. Lakatos n'a-til pas dit : une discussion de la philosophie des sciences sans discussion de leur histoire serait vide [Bernard Walliser, Charles Prou : 1988]. Et d'ailleurs, qu'est-ce que nous apprend la théorie de l'apprentissage en politiques publiques de Peter Hall et Hugh Heclo ? N'est-ce pas que les avancées en matière d'actions et de politiques publiques se basent sur ce qui a été fait dans le passé (erreurs comme progrès) ? (Cela dit, ce n'est pas bien grave si un économiste ne connaît pas Peter Hall et Hugh Heclo, car ce sont des politistes).
C'est également drôle quand l'auteur de l'article insiste sur la question du pouvoir d'achat (En France, écoutez le 1er ministre qui ne parle encore et toujours que de pouvoir d'achat). Peut-il dire si quelqu'un sur ce blog a écrit que le pouvoir d'achat n'est pas une question importante ? Par contre, ce qui a été dit sur ce blog, c'est que la pauvreté n'est pas seulement une question d'ordre monétaire. La pauvreté n'est pas seulement une question de pouvoir d'achat. S'il résume la question de pauvreté à la seule question du pouvoir d'achat, c'est qu'il est donc plus fort que tous ces grands économistes à l'image d'Amartya Sen qui a révolutionné l'approche de la question de la pauvreté et qui a quand même reçu le Prix Nobel. Mais finalement, avec son diplôme de licence ès science économique et son diplôme dans une école qui est tout sauf une école spécialisée en économie du développement, y-a-t-il quelqu'un de plus grand que cet économiste ?
Notes
[1] : Quand nous lisons l'article, à la page 13, certains fondateurs de cette science et certains des plus célèbres spécialistes contemporains de cette science peuvent être taxés d'apprentis du moment qu'ils ne reconnaissent pas les vertus du déficit. N'arrivant pas à la cheville de ces fondateurs et de ces spécialistes contemporains (en termes de niveau et de renommée), l'auteur de ce blog préfère adopter une certaine humilité en s'attribuant ce qualificatif d'apprenti même si son parcours l'a amené bien au-delà d'une licence ès sciences économiques et d'un diplôme d'une école, certes une grande école, mais qui est loin d'être spécialisée dans l'économie et encore moins dans l'économie du développement (en presque 30 ans, même pas une vingtaine de thèses d'économie ont été soutenues dans l'école d'où est sorti notre économiste).
Et puis finalement, quand nous voyons que justement, ce sont ces franges d'économistes ne préconisant pas des déficits à tout va, qui dominent cette science intellectuellement parlant, en formant la mainstream, l'orthodoxie, peut-être que le qualificatif d'apprenti n'est pas si mal que cela.
[2] : La première dévaluation de la monnaie nationale malgache n'est pas intervenue dans la période 1986-1992 comme le laisse entendre l'auteur de l'article. Nous allons lui rappeller dans ce blog qui est loin de "berges" des réalités qu'elle est intervenue dès 1982 : une dévaluation de 15% [cf. S.P.P.M. : 1998]. Si l'auteur de cet article ne s'est tenu qu'aux faits et s'il a adopté une démarche cohérente, pourquoi il n'a pas débuté sa période de référence à cette année 1982 ?
[3] : Les montants de B.T.A. annoncés et les soumissions retenues par la D.G.T. sont fonction de la trésorerie. Pour ce faire, le Service des Etudes simule les estimations (trimestrielles) sur les recettes fiscales et la liquidité de l'économie. Ensuite, ce Service définit les montants à annoncer. Quand les propositions sont faites, si les coûts des B.T.A. sont trop élevés, le montant des émissions est diminué et la D.G.T. fait appel aux avances de la Banque Centrale.
Références
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__________ , Rapport Annuel, de 1996 à 2005, Antananarivo.
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Walliser Bernard, Prou Charles (1988), La Science Economique, Editions du Seuil, Paris.

3 comments:

Anonymous said...

Franchement, un economiste qui parle de devaluation de 100% et de 4250% peut-il etre pris au serieux?
Et puis il aggrave son cas dans sa reponse: il pretend qu'une devaluation de 100% reduit le pouvoir d'achat de moitie lol. Stats 101 comme disent les americains (c.a.d. la base de la base), une monnaie qui est devaluee de 100% et bien ...... quoi? et bien il ne reste RIEN, 0 ,NADA

Shadow said...

En continuant sur ce fil, ce serait intéressant de savoir sa réponse, quelle est réellement la perte de pouvoir d'achat des malgaches suite "aux dévaluations". Il a laissé en suspens ce point ou plutôt a inversé les rôles en demandant à ses lecteurs (dont nous sur ce blog) de deviner quelle serait cette perte au total. Seulement, voilà, l'hypothèse selon laquelle 100% de dévaluation entraîne 50% de perte de pouvoir d'achat est de lui. Ce serait donc pas mal, s'il va au bout de son raisonnement en donnant la perte totale de pouvoir d'achat dans le temps.

Anonymous said...

Je suis desole de me repeter. Je parle uniquement du point de vue math/statistique sans parler d'economie. Une monnaie qui devalue de 100% n'a plus de valeur, un point c'est tout. Donc, dans ce cas theorique, il ne reste plus de pouvoir d'achat du tout. Une monnaie ne peut pas devaluer de 4250% comme il a dit. Mathematiquent, ce n'est pas possible. En fait, je ne suis pas alle plus loin dans ma lecture. Un economiste (surtout habitant en France ou les economistes sont surtout de culture econometrie) ne maitrisant pas le B.A.BA de la statistique ne me parait pas bien serieux.